bouchon en liège oenologie

Savez-vous pourquoi on utilise des bouchons en liège pour conserver le vin ?

Pourquoi le bouchon en liège influe-t-il sur la qualité du vin ? Une question qui n’est certainement pas anodine. En effet, pour faire déguster des vins de qualité optimale, les acteurs du monde du vin se mettent en quatre. Vignerons, cavistes et œnologues travaillent de concert pour proposer des vins sans défauts à l’amateur de vin.

La mise en bouteille, c’est l’étape finale qui vient couronner des mois et des mois de préparation. Refermer la bouteille de vin est l’étape ultime avant la mise en cave. Pour cela on utilise le fameux bouchon en liège issu du chêne-liège. Cet obturateur de bouteille, qui en contact physique direct avec le vin, peut avoir une influence considérable sur la qualité du vin.

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Mais depuis quand utilise-t-on le bouchon en liège pour obturer les bouteilles de vin ?

L’utilisation du liège en œnologie est assez ancienne. Une amphore fermée par un bout de liège retrouvée à Ephese avant le 1er siècle avant JC contenait des traces de vin, une preuve que l’utilisation du liège dans la viticulture ne date pas d’hier. Les amphores délaissées au profit de tonneaux pendant longtemps, ce n’est qu’au 17ème siècle que le bouchon réapparaît avec l’avènement de la bouteille en verre dans le monde viticole.

Aujourd’hui, des milliards de bouteilles sont bouchées tous les ans. Paraît-il que 60% d’entre elles sont bouchées à l’aide de bouchons en liège, pas mal non ? Saviez-vous d’ailleurs qu’il faut qu’ un chêne-liège atteigne une soixantaine d’années pour que son écorce soit exploitable ?

Les bouchons en liège traditionnels sont fabriqués à partir de l’écorce du chêne-liège. C’est un matériau naturel et neutre, léger, compressible et élastique. Grâce à ses qualités imputrescibles, il permet de bien conserver le vin en bouteille.

On trouve dans le commerce plusieurs types de bouchon en liège :

  • Le bouchon en liège « tubé dans le chêne-liège » directement
  • Bouchons en liège aggloméré avec des « granulats de liège »
  • Bouchons en liège colmatés avec « du liant et de la poudre de liège »
  • Bouchons en liège micro agglomérés avec de la « poudre de liège »

Outre les bouchons en liège, il est commun de terminer la mise en bouteille avec des bouchons synthétiques ou des capsules à vis en aluminium et étain. Mais ces deux derniers n’ont pas la même réputation solide et l’aura du bouchon en liège qui reste indétrônable dans le secteur vinicole !

Quels sont les avantages du bouchon en liège ?

Son atout majeur ? Le bouchon en liège laisse respirer le vin qui peut vieillir et évoluer de manière optimale.

Comment ça marche ? Le liège est extrêmement élastique, compressible car toutes ces cellules contiennent du gaz, de l’azote et de l’oxygène. Quand on procède au bouchage des bouteilles de vins, le bouchon se comprime et perd 40% de son volume total, puis il s’expand vers sa forme initiale et récupère 80% de sa taille d’origine. Compressé, il devient étanche au liquide. En revanche, ce qui est intéressant, c’est qu’il reste poreux et perméable à l’air. Le vin peut respirer !

Sachez-le : un vin qui vieillit bien et un vin qui respire bien. Les échanges gazeux entre le vin et l’air de l’extérieur sont indispensables pour le bon vieillissement de la bouteille de vin et favoriser une lente oxygénation du vin.

En cave, les bouteilles sont conservées à moitié couchées afin que le bouchon ne puisse pas se dessécher mais au contraire rester suffisamment immergé dans le vin pour ne pas se rétracter totalement. Cette technique permet au vin de continuer les échanges gazeux avec l’extérieur de manière optimale : gage d’un vieillissement de qualité.

Pourquoi un vin est « bouchonné » ?

On dit d’une bouteille de vin qu’elle est bouchonnée quand on décèle dans le vin un goût de bouchon, voire des odeurs de bouchon au moment d’humer le vin.

D’après les experts le « problème du vin bouchonné » viendrait du composant chimique : le TCA ( de son doux scientifique Trichloroanisole), une molécule issue du contact entre les moisissures du bois et certains composés chlorés.

Ce qui veut dire que le « goût de bouchon » pourrait s’expliquer par la qualité de la fabrication des bouchons de liège. En effet, lorsqu’on fabrique un bouchon en liège, il subit un nettoyage avec de l’eau de javel (qui peut contenir du chlore). Malheureusement, ce n’est pas tout, à chaque étape de la fabrication du bouchon (qui commence par l’écorçage des arbres) jusqu’à la mise en bouteille, il y’a toujours un risque que le liège soit au contact de chlore. D’où la fameuse guéguerre qui n’en finit plus entre vignerons, fabricants de bouchon et éleveurs de chêne-liège qui se renvoient systématiquement la balle pour ce « problème de vin bouchonné » ! Cette molécule de TCA a un pouvoir contaminant extrême : on dit qu’un seul gramme de TCA peut réduire en fumée des millions de bouteille, vous imaginez ? Tout s’explique !